Civisme Academy

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Quoi que l’on pense de cette loi qui nous a contraints à travailler hier lundi de Pentecôte, elle a été votée par le Parlement, notre représentation démocratique nationale, et dès lors s’impose à tous.

Or des parents et des associations ont retenu les enfants d’aller à l’école au motif qu’ils ne sont pas salariés et donc pas concernés. La preuve statistique est apportée aujourd’hui : 80% des enseignants étaient à leur poste, ce sont les élèves qui ne sont pas venus. Quand les cantines étaient ouvertes, la nourriture a dû être jetée.

En dehors de toute polémique sur la destination sincère des fonds prélevés et sur la méthode employée, la question sociale posée est : comment trouver les moyens de financer les besoins des personnes âgées dépendantes pour le présent et le futur ? La solution de l’impôt n’étant pas retenue pour la raison que l’on sait, le débat est ouvert sur l’opportunité de la décision mise en place.

En arrière-plan de cette question purement « politique » et technique, on trouve l’application du caractère moral de la solidarité dans une société républicaine. Il faut pouvoir séparer les deux et dire : « Je suis d’accord sur le principe de solidarité en général et envers nos aînés en l’occurrence ; je ne suis pas d’accord avec la méthode adoptée. » Il ne reste plus alors qu’à discuter démocratiquement du procédé, le remettre en cause et contraindre si nécessaire à une modification de la loi.

En attendant, la loi votée s’applique.

Pense-t-on remplir son rôle d’éducation en incitant un enfant à ne pas se soumettre à la loi commune ?

Je me souviens d’un reportage télévisé où l’on voyait un ado, arrêté pour ne pas avoir porté son casque en scooter, répondre aux policiers qui lui disaient que c’était la loi : « eh ben, c’est pas la mienne. Je suis pas d’accord avec. Cette loi je la veux pas. »

Allez maintenant expliquer au gamin les raisons pour lesquelles il doit obtempérer !

Si un enfant scolarisé n’est certes pas salarié, son éducation représente un coût. En allant à l’école, il met en œuvre toute une logistique qui représente un poids financier pour la société et se traduit par une charge fiscale répartie sur l’ensemble des contribuables, qu’ils aient ou non des enfants.

Cette éducation gratuite, il la doit aux combats de ses aînés pour une école républicaine accessible à tous. Il est donc, à travers le temps, le bénéficiaire d’un acte de solidarité. Ce serait bien qu’à son tour il soit sensible à ce principe en y étant éduqué par ses parents, par le raisonnement et par l’exemple. Qu’il ne soit pas salarié ne le dispense pas de concourir moralement à la solidarité nationale.

C’est comme si les hommes et les femmes de ce pays demandaient, chacun pour leur compte, une exonération partielle de leurs cotisations sociales : les premiers parce qu’ils ne se sentiraient pas « directement concernés » par les dépenses gynécologiques ; les secondes au prétexte qu’elles ne se jugeraient pas « directement concernées » par les examens de la prostate…

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