Un flocon de neige au soleil

Kathleen montrait une tournure de pensée labyrinthique, elle se perdait souvent dans ses propres méandres, se cognait contre des obstacles qu’elle dressait devant elle par des défauts de raisonnement. À la connaître pourtant, cette personnalité funambule me fascinait, de cette même fascination sans doute qui obstine un chercheur d’or à dépouiller des épaisseurs de gangue tant il est sûr d’y trouver quelques pépites. 

 

Elle me faisait penser à un papillon qu’une brise soudaine aurait forcé l’envol et dont les ailes contrariées se déchiraient douloureusement dans l’air pour convoiter un feuillage inconnu.

Kathleen montrait une tournure de pensée labyrinthique, elle se perdait souvent dans ses propres méandres, se cognait contre des obstacles qu’elle dressait devant elle par des défauts de raisonnement.

À la connaître pourtant, cette personnalité funambule me fascinait, de cette même fascination sans doute qui obstine un chercheur d’or à dépouiller des épaisseurs de gangue tant il est sûr d’y trouver quelques pépites.

Ma seule peine était de vivre continuellement sous la hantise de son humeur filipendule que la moindre pichenette involontaire, une parole, un mot pris en contresens, ou même ne rien dire, pouvait nous faire basculer, en une fraction de seconde, de la sérénité au drame.

Dans des bouffées d’espérances, filochant des étoiles invisibles, Kathleen poursuivait un ailleurs illusoire, une partance au retour improbable pour une destination de souffrances. Décrépitude sournoise de l’être qui, n’acceptant pas de devenir ce qu’il est, dégénère insidieusement son essence à puiser une force nouvelle dans des cavales chimériques. Et moi, prétendant à l’amour, qui ne trouvait rien de mieux qu’une morale menaçante en réponse à l’angoisse d’un naufrage.

Cette femme, cette mère, je ne l’appelle plus par son prénom, j’écris et je dis K.
Je ne veux plus entendre ces syllabes qui promettent une note cristalline et ne réussissent qu’à sonner le glas.

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