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Et Dieu dans tout ça ?

Affaire Lambert. En marge de l’exposition médiatique et des manifestations impudiques et parfois hystériques qui ont marqué cette douloureuse affaire, un petit détail d’ordre spirituel est passé apparemment inaperçu. Comment expliquer que des catholiques intégristes aient aussi peu confiance en Dieu et en son paisible paradis ? Je comprends bien que, pour eux, Dieu donne la vie et que lui seul peut la reprendre. Mais comment s’en remettre à la justice des Hommes et s’acharner autant par toutes les arguties juridiques à reculer l’heure à laquelle le pauvre Vincent aurait pu s’asseoir à la droite du seigneur ? Au fond, la foi est plus souple à manier selon les circonstances comparée à la réticence angoissée de coucher sur le papier ses directives anticipées. Il est peut-être plus facile d’agiter son espérance face à un Dieu que de se confronter à la réalité de sa propre finitude. L’intérêt de croire dans une forme d’intégrisme libéral, c’est d’imaginer qu’on retarde l’échéance par les bonnes grâces de la transcendance. 

Benoît le bon tuyau

On voit ici le pape affublé d’un casque de pompier italien. Est-ce que la foi en Dieu ne suffirait pas à se préserver des flammes de l’enfer ?

La dépêche AFP dit qu’un infirme lui a tendu un téléphone portable et que le pape a, de bonne grâce (moindre des choses dans sa position), accepté de converser avec son interlocuteur anonyme. Mince ! Pourvu que ce ne soit pas par hasard Villepin qui chercherait à faire homologuer ses miracles !

NDLR : notez bien que le numéro d’urgence des pompiers n’a pas pour autant changé. Il s’agit bien du 18 et non du 16.

Mardi 11 septembre 2001

“Que deviennent et que m’importent l’humanité, la bienfaisance, la modestie, la tempérance, la douceur, la sagesse, la piété, tandis qu’une demi-livre de plomb tirée de six cents pas me fracasse le corps, et que je meurs à vingt ans dans des tourments inexprimables, au milieu de cinq ou six mille mourants, tandis que mes yeux, qui s’ouvrent pour la dernière fois, voient la ville où je suis né détruite par le fer et par la flamme, et que les derniers sons qu’entendent mes oreilles sont les cris des femmes et des enfants expirants sous des ruines, le tout pour des prétendus intérêts d’un homme que nous ne connaissons pas ?”

Voltaire
Le Dictionnaire philosophique, été 1764