La comtesse au foie gras

La comtesse au foie gras

Je suis toujours amusé d’entendre certaines personnes tirer une sorte de petite fierté sociale à se fournir en mets fins à l’enseigne de la « Comtesse du Barry ».

Car ce que les gens ignorent probablement, c’est que la comtesse du Barry était en réalité… une personne de petite vertu, pour le dire pudiquement. Je ne l’accable pas pour autant, je dis la vérité historique, c’est tout.

Résumons : de son vrai nom de jeune fille (si je puis dire), elle s’appelle Jeanne Bécu. Sa mère est couturière et compte de nombreux amants parmi lesquels un moine dont la petite Jeanne est l’enfant naturelle. Vers l’âge de 15 ans, elle devient la maîtresse de Jean du Barry qui la met sur le trottoir pour redorer son blason financier. Puis elle rencontre Louis XV (on ne vous dira pas pour quoi faire) qui la marie au frère du proxo avant de la faire comtesse (on ne vous dira pas non plus en reconnaissance de quels services). Bref, c’est comme dans votre entreprise aujourd’hui, mais c’est mal vu de l’ébruiter.

Les gens du marketing et de la publicité le savaient-ils quand ils ont préconisé le nom de l’enseigne ? Probablement pas. Comme lorsqu’ils ont décidé de prendre l’écureuil comme symbole de la Caisse d’épargne, alors que l’écureuil est un animal bordélique qui ne sait jamais où il a foutu sa nourriture !

Si bien que maintenant – et c’est la force de persuasion du marketing et de la publicité –, il est devenu très chic d’acheter son foie gras en mémoire d’une pute et très prévoyant de confier son argent à un foutoir institutionnel…

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