Un Flocon de neige au soleil

 

Qui s’anime de la passion de l’autre se destine à vivre cette contradiction : si tout être mérite l’exploration de son histoire jusqu’à la découverte de sa vérité intime, il en est pourtant qu’on ne devrait jamais rencontrer tant il sera difficile de leur pardonner le trouble qu’ils ont fait naître en nous.

L’être n’est surtout pas ce qu’il montre, il est tout entier dans ce qu’il dissimule. Tout ce que l’on peut voir en lui de juste est dans l’imperceptible. Sa vérité crue qu’il voile à notre regard est beaucoup plus captivante que la somme de toutes les apparences qu’il se donne. Notre vraie richesse se tient au secret dans toutes nos pauvretés.

 

Malgré tous les soleils dont il se pare,
l’être n’est rien d’autre que cette nuit qui lui fait si peur.

 

“Vue dans sa grandeur, l’existence est tragique ;  de près, elle est absurdement mesquine. 
Elle inspire l’idée qu’il faut se défendre contre elle et fait retomber dans des sentiments  qu’on n’aurait jamais voulu connaître.”
Jean Grenier, Les Îles, Gallimard.

[Jean Grenier était le professeur de littérature d’Albert Camus. Adolescent, c’est en lisant Les Îles, que celui qui sera plus tard l’auteur de l’Étranger décida de devenir écrivain.]

 
ISBN 2-9517108-0-1
Copyright, René-Franck BONNEL, 2001

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